La BNB a récemment publié une actualisation de son estimation des « transferts interrégionaux », qui sont principalement le reflet de la solidarité interpersonnelle. Trois sources de transferts sont distinguées, les recettes, les dépenses et les dotations inscrites dans la loi spéciale de financement. Voici quelques éléments de cette étude.

Une région bénéficie de transferts lorsque les contributions moyennes de ses habitants sont inférieures à la moyenne nationale, lorsque les dépenses moyennes par habitant sont plus importantes que la moyenne ou encore lorsqu’elle bénéficie de dotations plus importantes, comme via le mécanisme de solidarité.

Pour 2019, les transferts dont a bénéficié la Wallonie sont estimés à 7,08 milliards d’euros, dont 5,77 milliards (81%) en moindres contributions, 890 millions (13%) en dépenses plus élevées et 422 millions (6%) en dotations plus importantes.  Le moindre apport des résidents wallons à l’impôt des personnes physiques et aux cotisations sociales représente 55% des transferts, reflétant la faiblesse du taux d’emploi et celle des rémunérations par personne employée, par rapport à la moyenne nationale. La faible part de la Wallonie dans les recettes de l’impôt des sociétés, découlant de sa part réduite dans la valeur ajoutée, représente un montant de 2 milliards, soit plus du double des transferts identifiés en dépenses.

Des évolutions entre 2005 et 2019 ? 

La précédente étude de BNB portait sur les données de 2005, ce qui permet de déceler quelques évolutions. En termes nominaux, les transferts passent de 6,06 milliards à 7,08 milliards. En % du PIB, ils se réduisent quelque peu passant de 1,8% du PIB fédéral à 1,5% en 2019, alors que les dépenses publiques ont augmenté plus rapidement que le PIB durant cette période. Les sources des transferts sont stables, indiquant, qu’il n’y a pas eu un rattrapage wallon en recettes, ni de fortes corrections lors de la 6° réforme de l’Etat. L’atténuation des transferts dans le temps provient surtout des coûts liés au vieillissement (pensions et soins de santé) croissant plus rapidement en Flandre.

Du côté des dépenses, les transferts, dont bénéficient la Wallonie se sont globalement réduits avec des évolutions diverses selon le type de dépenses, une diminution significative en matière de chômage mais une nette augmentation en ce qui concerne les allocations d’invalidité et le revenu d’intégration sociale.

Le volume global des transferts est réduit en comparaison internationale, cependant il suscite régulièrement l’attention. La réduction des transferts, côté wallon, passe par plus d’activités économiques, plus d’emplois et plus de productivité permettant une meilleure rémunération, à suivre notamment lors de la mise en œuvre du Plan de relance.

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