Le Mobilier national : le soutien et la promotion du savoir-faire français

Héritier du Garde-Meuble royal créé par Louis XIV et Colbert en 1663, le Mobilier national conserve une collection unique au monde de 130.000 objets textiles et mobiliers destinés à l’ameublement et au décor des édifices publics en France et à l’étranger. Les pièces de cette collection de styles très variés habillent ainsi les salons d’apparat et de réception, les bureaux, etc. de l’Elysée ou de Matignon, mais aussi de ministères, préfectures, ambassades… La collection ameuble en tout plus de 600 lieux. Par ailleurs, le Mobilier national prend part à l’organisation d’événements, comme l’accueil de dignitaires étrangers ou l’aménagement de la tribune du 14 juillet, en installant du mobilier spécifique, le tapis rouge, etc.

L’objectif, à sa création, consiste à protéger le patrimoine de la famille royale mais surtout à produire des objets de luxe qui participent à l’aura du roi auprès de la noblesse et au prestige de la France à l’étranger. A la Révolution, l’institution est menacée puisque liée à l’Ancien Régime mais Napoléon Bonaparte la sauve pour en faire le Mobilier impérial et relance ses activités afin de servir sa mise en valeur. Sous la 3^ème République, plusieurs grandes institutions se créent et accueillent dès lors le mobilier géré à présent par le Mobilier national.

L’institution se compose de plusieurs services, qui emploient 350 personnes réparties à travers toute la France : l’inspection pour surveiller les collections, le magasin qui s’occupe du transport, la documentation qui travaille à enrichir les connaissances sur les collections et à la mettre en ligne, la régie qui consigne toute la vie des objets et enfin, sept ateliers pour restaurer les collections (un atelier d’ébénisterie, de menuiserie en sièges, de tapisserie, de tapis, de confection, de garnissage et de lustrerie). Au-delà de la conservation d’une riche collection, le Mobilier national a depuis toujours produit des textiles et du mobilier dans le goût de l’époque, notamment grâce aux manufactures et ateliers de création. Les manufactures des Gobelins et de Beauvais se consacrent à la tapisserie, la manufacture de la Savonnerie au tapis, les ateliers du Puy-en-Velay et d’Alençon à la dentelle, et l’Atelier de Recherche de Création au mobilier.

Aujourd’hui encore, le Mobilier national soutient la création contemporaine et la promotion des arts décoratifs à la française. Ainsi, par l’organisation de concours, la prise en charge de la création de prototypes, l’acquisition de créations actuelles ou encore le travail avec des restaurateurs privés, le Mobilier national développe une politique active de soutien aux métiers, aux écoles d’art et d’artisanat d’art, aux designers et aux artisans d’art, aux restaurateurs…

L’institution se donne aussi pour mission de montrer au public français et international tout ce savoir-faire d’exception. Par exemple, lors de l’Exposition universelle de Dubaï, des créations du Mobilier national ornaient le pavillon de la France ou, pour les prochains Jeux olympiques de Paris en 2024, la Mobilier national tissera la tapisserie olympique.